Description
Au début du règne de Louis XVIII, Edmond Dantès, marin, est accusé à tort de bonapartisme et enfermé dans la prison d’If, sur l’île du même nom, au large de Marseille. Après 14 années il réussit à s’échapper, et s’empare du trésor de l’île de Monte-Cristo, qui lui a été révélé par un compagnon de captivité (l’abbé Faria). Devenu riche et puissant, il entreprend, sous le nom de comte de Monte-Cristo, de se venger de ses ennemis, qui l’ont accusé ou ont bénéficié directement de son incarcération pour s’élever dans la société : le comte de Morcerf (alias Fernand Mondego, son rival en amour), le banquier Danglars (qui a rédigé la dénonciation), le procureur du Roi de Villefort (qui l’a envoyé en prison bien que le sachant innocent.
Extrait
| |39| Les convives.
Dans cette maison de la rue du Helder, où Albert de Morcerf avait donné rendez-vous, à Rome, au comte de Monte-Cristo, tout se préparait dans la matinée du 21 mai pour faire honneur à la parole du jeune homme.
Albert de Morcerf habitait un pavillon situé à l’angle d’une grande cour et faisant face à un autre bâtiment destiné aux communs. Deux fenêtres de ce pavillon seulement donnaient sur la rue, les autres étaient percées, trois sur la cour et deux autres en retour sur le jardin.
Entre cette cour et ce jardin s’élevait, bâtie avec le mauvais goût de l’architecture impériale, l’habitation fashionable et vaste du comte et de la comtesse de Morcerf.
Sur toute la largeur de la propriété régnait, donnant sur la rue, un mur surmonté, de distance en distance, de vases de fleurs, et coupé au milieu par une grande grille aux lances dorées, qui servait aux entrées d’apparat ; une petite porte presque accolée à la loge du concierge donnait passage aux gens de service ou aux maîtres entrant ou sortant à pied.
On devinait, dans ce choix du pavillon destiné à l’habitation d’Albert, la délicate prévoyance d’une mère, qui, ne voulant pas se séparer de son fils, avait cependant compris qu’un jeune homme de l’âge du vicomte avait besoin de sa liberté tout entière. On y reconnaissait aussi, d’un autre côté, nous devons le dire, l’intelligent égoïsme du jeune homme, épris de cette vie libre et oisive, qui est celle des fils de famille, et qu’on lui dorait comme à l’oiseau sa cage.
Par ces deux fenêtres donnant sur la rue, Albert de Morcerf pouvait faire ses explorations au dehors. La vue du dehors est si nécessaire aux jeunes gens qui veulent toujours voir le monde traverser leur horizon, cet horizon ne fût-il que celui de la rue ! Puis, son exploration faite, si cette exploration paraissait mériter un examen plus approfondi, Albert de Morcerf pouvait, pour se livrer à ses recherches, sortir par une petite porte faisant pendant à celle que nous avons indiquée près de la loge du portier, et qui mérite une mention particulière…|
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.